Catégories / Analyse / Première réaction à l’accord de gouvernement fédéral : notre pays protège-t-il les enfants et leurs droits ?
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Les droits de nombreux enfants sont restreints. C’est notamment le cas des enfants « en conflit avec la loi » et des enfants exilé·es. Les premiers sont principalement perçus à travers le prisme des nuisances qu’iels causeraient, justifiant ainsi une répression accrue et un renforcement des actions policières.
Pour les enfants exilé·es, la présomption de minorité est souvent ignorée, surtout pour les non-accompagné·es, qui sont traité·es comme des adultes par défaut.
Certaines décisions budgétaires risquent d’avoir des effets particulièrement néfastes. L’exemple le plus frappant est le démantèlement du réseau d’accueil et la suppression des initiatives locales d’accueil, qui laisseront de nombreux enfants non accompagnés à la rue, sans solution alternative. La suppression de l’argent de poche constitue une autre mesure problématique.
Certaines mesures en matière de lutte contre les violences intra-familiales, de séparation parentale ou encore d’accès aux soins de santé mentale semblent aller dans la bonne direction.
Toutefois, l’absence d’une loi qui interdit explicitement les violences dites « éducatives ordinaires » reste un point de blocage majeur. Reste à voir si ces avancées ne relèvent pas simplement d’effets d’annonce ou de slogans comme « la jeunesse est notre avenir ». Un avenir, mais pas un présent ?
D’autres mesures risquent d’impacter lourdement les enfants, comme la suppression des allocations de chômage, qui pourrait plonger de nombreuses familles dans une précarité encore plus grande. Il est préoccupant de constater que ces décisions ne semblent pas avoir été évaluées à l’aune des droits de l’enfant.
Force est de constater que ce plan souffle « le chaud et le froid ». À certains égards, il empiète largement sur les compétences des autres niveaux de pouvoir, par exemple quand il parle de la lutte contre la délinquance juvénile ou la lutte contre l’absentéisme scolaire.
Notre pays ne protège pas assez les droits de l’enfant. DEI-Belgique continuera à dénoncer chaque atteinte aux droits de l’enfant, chaque fois que cela sera nécessaire.