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Les enfants sont amené·e·s à entrer en contact avec la justice dans divers contextes : notamment parce qu’ils·elles ont besoin de protection, sont victimes ou témoins, sont suspecté·e·s d’avoir commis une infraction, dans certains cas lorsque leurs parents se séparent ou encore pour des raisons liées à leur séjour. Dans ces situations, les enfants sont alors souvent propulsé·e·s dans un univers d’adultes qui ne les comprend parfois pas bien et qu’ils·elles ne comprennent pas assez. C’est donc une justice sur laquelle ils·elles ne peuvent pas toujours compter pour que leurs droits soient effectifs, pas toujours à même de les protéger ou même source de victimisation secondaire.
Je n’ai pas eu l’occasion de parler, en fait tu entres dans la salle, tu t’assieds, le juge te demande pourquoi tu as fait ça, tu essaies de répondre, tu ne sais pas forcément le faire, il commence à s’énerver, puis il donne la parole à l’avocat, puis l’avocat parle, puis il prend sa décision. – A., témoignage issu du rapport "Vous avez dit justice?"
C’est très difficile de comprendre toutes les informations reçues, les professionnel·le·s, surtout la juge, s’expliquent de manière complexe. – H. témoignage issu du rapport "Vous avez dit justice?"
Tous les enfants ont le droit d’être protégé·e·s des violences physiques, psychologiques, sexuelles et de la négligence. Cela garantit également que leur éducation puisse se dérouler sans nuire à leur bon développement. Actuellement, de nombreuses violences sont encore administrées aux enfants car elles sont perçues comme ayant des vertus éducatives et, de ce fait, largement acceptées. On les appelle "violences dites éducatives ordinaires (VDEO)."
Mon père me donne des gifles sur la joue. – C.
Une fois, on m’a privé de manger le soir durant deux jours. – L.
S’il (en parlant de son père) prend la ceinture et dit qu’il va frapper mais ne frappe pas, ça va. – P.
Les enfants ont le droit de jouer et de pratiquer des activités sportives et de loisirs, par ailleurs essentielles pour leur santé, leur bien-être et leur développement. Ils et elles doivent pouvoir faire du sport ou des loisirs dans un environnement sans violence, bienveillant, sûr, inclusif et qui prend en compte les spécifiés de chaque enfant.
Une enquête publiée en novembre 2021, « CASES : la maltraitance des enfants dans le sport – statistiques européennes », révèle des chiffres alarmants : 80% des 1472 adultes répondant·e·s ont été victimes d'au moins une forme de violence (psychologique, physique, sexuelle, ou due à de la négligence) lorsqu’ils·elles pratiquaient un sport en Fédération Wallonie-Bruxelles avant 18 ans. C’est la première fois que nous avons un aperçu approfondi de la nature et de la prévalence de la violence dans le secteur.
J'ai été forcée à faire des exercices pour me punir. – Témoignage reconstruit sur base des questions posées dans l'enquête CASES : la maltraitance des enfants dans le sport - statistiques européennes.
L’exploitation sexuelle des mineur·e·s a été déclarée comme urgence mondiale par les Nations Unies en 2022 (OHCHR, 2022). Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), dans les pays à haut revenu, 72% des cas d’exploitation de mineur·e·s seraient des cas d’exploitation sexuelle. Lutter contre l’exploitation et la traite des êtres humains doit être une priorité absolue à tous les niveaux de pouvoir. L’accord de gouvernement fédéral indique actuellement que « la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants hors ligne et en ligne est une priorité absolue » mais dans les faits, de nombreux·euses mineur·e·s en sont victimes.
J’entends une voiture qui s’arrête très brusquement. Trois personnes en sortent et me balancent à l’intérieur comme un animal. A partir de là, je ne savais pas où j’étais, ce qui se passait. Après avoir été violée, maltraitée et battue, on m’a dit que je devais me prostituer. – Témoignages de mineures victimes d’exploitation sexuelle recueillis par ECPAT France
Dans tous les lieux où des personnes sont privées de liberté, et a fortiori des enfants qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité particulière vis-à-vis de potentielles violations de leurs droits, il est indispensable qu’une institution de prévention de la torture et des mauvais traitements effectue un contrôle régulier.
Si vous regardez, il n’y a jamais de jeune qui a fait un seul placement, à chaque fois ils reviennent. – G., témoignage issu du rapport "Vous avez dit justice?"
Une IPPJ (institution publique de protection de la jeunesse) sert à punir, le fonctionnement éducatif d’une IPPJ est tout sauf éducatif. Donc ça sert à punir, et non pas à protéger le jeune d’une récidive. – G., témoignage issu du rapport "Vous avez dit justice?"
Détenir des enfants pour des raisons de migration est une pratique inhumaine et contraire au droit international des droits de l’enfant qui établit notamment que cette mesure n’est jamais conforme à son intérêt supérieur. La Belgique doit interdire la détention d’enfants pour des raisons de migration afin de les protéger de ses graves conséquences… Car un enfant en migration est avant tout un enfant et qu’on n’enferme pas un enfant. Point.
Avec mes parents, je suis venue en Belgique en 2022 pour échapper aux violences intrafamiliales. (…) (Un jour) plusieurs policiers ont débarqué à l'improviste dans notre salon. J’ai eu très peur. Avec mes parents, j’ai été emmenée dans un centre de détention administrative pour familles, pour être ensuite renvoyée (dans notre pays d'origine). J’ai fréquenté une école primaire francophone pendant six mois. Je voulais tellement rester en Belgique. » – N., 12 ans, témoignage issu du rapport annuel 2022 de JRS Belgium
La police a essayé par trois fois de me mettre dans un avion pour Kinshasa, mais j’ai refusé. Finalement, j’ai été libéré et maintenant je suis un étudiant comme les autres, mais je dors toujours mal et j’ai besoin d’un soutien psychologique. Cette expérience m’a fait comprendre l’importance de la liberté. » – J., 20 ans, témoignage récolté par la Coalition MOVE | Pour en finir avec la détention des migrant·e·s
L’État belge manque plus que jamais à son devoir de protéger les enfants en migration, certain·e·s d’entre eux·elles ayant même été obligé·e·s de dormir en rue. Pourtant, lorsqu’on prend le temps de les écouter, les enfants s’expriment sur les violences qu’ils·elles vivent en arrivant en Belgique, parfois très jeunes, seul·e·s, déjà traumatisé·e·s par leur trajet d’exil.
Ça fait des mois que je suis dans un centre (d’accueil pour les enfants en demande de protection internationale), je n’ai toujours pas de tuteur. – A., témoignage reconstruit sur base d'ateliers avec des enfants en migration dans le cadre du projet Become Safe | Prévenir la violence contre les enfants et jeunes migrant·e·s
Si je pouvais revenir en arrière, j'aimerais mieux m'exprimer, raconter mon problème et mon histoire. – S., témoignage reconstruit sur base d'ateliers avec des enfants en migration dans le cadre du projet Become Safe | Prévenir la violence contre les enfants et jeunes migrant·e·s
On nous a amené dans une chambre qui était toute petite, pour 5 personnes. Et pendant 5 ans, on a vécu là-bas. Et je pense que c’est vraiment inhumain de faire ça. (…) Ou au moins mettre deux chambres. Il n’y a pas d’espace intime, même les toilettes, il n’y a pas d’espace intime… C’est vraiment catastrophique.. – D., témoignage sur la violation du droit à la vie privée dans les centre d'accueil pour demandeurs·euses de protection internationale
Je vois des choses racistes, dans mon école : dans les toilettes, sur les portails, ils ont écrit plein plein plein de mots, discriminations... il y a des gens qui ont écrit « sales arabes, les noirs… retournez chez vous… » Quand tu vas aux toilettes, tu vois que c’est écrit sur les portails. Du coup, c’est vraiment frustrant, énervant… Et tu as toujours ce sentiment : je suis là mais je ne suis pas chez moi et je sais que ça ne va jamais être comme chez moi. - T., témoignage sur les violences dues au racisme et aux discriminations.
Ici quand tu viens en Europe, c’est difficile le trajet. Surtout quand tu prends le bateau parce qu’ils t’empêchent de rentrer. Ils pensent que quand tu rentres tu veux profiter de leurs richesses (...) ou de leur culture ou je ne sais pas quoi. Ils ne veulent pas accepter les étrangers. Alors ils font tout pour empêcher que le bateau atterrisse dans leur territoire. - S., témoignage sur la politique européenne en matière de migration.
Depuis des années, nos collègues de Defense for Children Palestine documentent toutes les violations des droits de l'enfant du fait de la politique d’Israël, dans les territoires palestiniens occupées, commises en toute impunité. Des enfants sont tué·e·s. D’autres sont arrêté·e·s et poursuivi·e·s par l’armée israélienne, dans la majorité des cas après avoir été accusé·e·s d’avoir jeté une pierre sur un soldat. Ils·elles sont jugé·e·s devant un tribunal militaire, sans aucun droit à un procès équitable, en violation de toutes les conventions, normes internationales et les droits humains. 99% d’entre eux·elles sont condamné·e·s et incarcéré·e·s pendant des années sans soutien psychologique ni accès à l’éducation.
L'occupation n'a causé que des destructions. Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? Nous voulons avoir une enfance normale comme les autres enfants du monde. – M. témoignage recueilli par Defense for Children Palestine
J'espère qu'un jour je me réveillerai et que j'apprendrai que l'occupation a pris fin. Je me sentirai alors en sécurité et stable et je pourrai vivre ma vie comme n'importe quel enfant dans le monde. – S. témoignage recueilli par Defense for Children Palestine